Le violon trompette est une des multiples inventions qui consistaient à augmenter la puissance du violon classique. Le principe, tu l'as dis, est simple. Le chevalet communique ses vibrations à une membrane et le son est amplifié par une trompette, comme l'aiguille du gramophone transmet les vibrations à un cornet acoustique.
Depuis la normalisation du violon par les luthiers géniaux de Crémone, il y a eu beaucoup de tentatives pour inventer un "nouveau" violon. Et ce n'est pas terminé, beaucoup de luthiers cherchent de nouvelles formes pour améliorer la puissance sonore de l'instrument même si un violon moderne bien réglé n'a aucun point commun sur ce sujet avec un violon baroque.
L'acousticien Savart avait inventé un violon très particulier (il a même écrit un livre à ce sujet), l'instrument était trapézoïdal, sans voutes. Il ressemblait à un soufflet. Les résultats sonores ne furent pas à la hauteur des espérances. Sullot, un autre "spécialiste de l'acoustique" pensant à juste titre qu'en augmentant la surface de contact entre l'air ambiant et la table qui vibre, il augmenterait la puissance. Il construisit un violon dont la table était gaufrée, faite avec des ondulations régulières. Le remède fut pire que le mal. Il y a eu aussi, le fameux Chanot, frère ou cousin du grand luthier et officier de marine, je crois. Il construisit le fameux violon-guitare dont il existe encore quelques exemplaires (Vuillaume en construisit). Ce violon avait la forme extérieure d'une guitare; la volute était à l'envers pour ne pas gêner pendant l'accord. L'innovation résidait dans le fait que les cordes étaient fixées sur la table comme sur une guitare. Cela bloquait les vibrations, donnant un son sec et pauvre.
Voilà pour quelques tentatives. Ce qu'il faut en retirer, c'est que des artisans pleins de talent ont mis au point d'une manière empirique un instrument qu'il sera bien difficile d'améliorer.