J’ai vraiment beaucoup de chance. Pour ceux qui n’ont pas suivi, en début de semaine, j’ai passé deux jours dans un autre monde, sur une planète habitée par les violons et les chats.
http://www.forum-violon-passion.fr/index.php?topic=3387.0Et hier nouvelle immersion dans un monde parallèle. Cette fois ci les violons étaient bien là mais pas de chats. Il parait qu’il y a aussi des livres mais ça a passé trop vite, même pas eu le temps d’en parler!
Cette journée magnifique a commencé par une première étape du côté de Melun où j’ai rejoint un autre forumeur, Benoît. C’était notre première rencontre et le courant est tout de suite bien passé entre nous. Faut dire qu’on savait de quoi parler… On a de suite sorti nos violons, ouvert le volume 1 de la méthode et joué ensemble quelques petits morceaux. Au bout d’une heure, on arrivait même à jouer à deux voix. Bon d’accord, on n’était sûrement pas très justes mais on a pris du plaisir et c’est le plus important.
Puis nous avons déjeuné en famille, la maman de Benoît nous avait préparé de bons petits plats faits avec amour, ça se sent, et c’était encore un bon moment.
Vers 13h départ pour Etampes. Nous sommes arrivés pile poil en même temps que la troisième forumeuse, Armelle, et là aussi, j’ai tout de suite senti qu’on allait bien s’entendre.
Nous avons été accueillis par Gilbert et son épouse, adorables tous les deux. J’étais très impressionnée mais le stress est tombé très vite et j’ai profité à fond de la rencontre.
Dans le salon, nous attendaient l’altogamba et deux violons. Nous avons commencé par découvrir ce grand violon sur patte. Gilbert nous en a expliqué l’historique et nous avons pu l’essayer. Tout reste à inventer pour le jouer. Entre Benoît et moi, il doit bien y avoir 30 cm de différence et du coup on ne peut pas le jouer de la même façon. Pour Armelle, qui joue déjà du violoncelle, la prise en main a été plus facile. Mais tous les trois, nous avons réussi à sortir des sons très purs et très amples. En plus il est vraiment très beau. Il mériterait vraiment d’être plus connu.
Puis nous avons sorti nos violons et nous les avons soumis, non sans crainte, à l’œil expert du maître des lieux. Tel un magicien, il sortait de sa poche des tas d’instruments de mesure à chaque fois qu’il avait un doute sur tel ou tel point. Ca partait mal pour mon violon. L’âme était très mal placée, il le trouvait mal réglé, trop ceci, pas assez cela…Mais c’est le violon de ma fille, alors de toutes façons, je l’aime. Pour celui d’Armelle, c’était encore pire. Trop lourd, trop épais,…Mais pour elle aussi, il y a une histoire de famille derrière et ça, ça dépasse la musique. Puis Gilbert a examiné le violon chinois de Benoît qui avait été réglé par un jeune luthier et il ne lui a pas trouvé de gros défauts.
Seulement quand nous avons essayé les violons de Gilbert, la différence de qualité sonore nous a sauté aux oreilles malgré notre expérience très jeune encore.
Mais nous avions très envie de découvrir l’antre du luthier au fond du jardin.
Première pièce : une bonne odeur de bois coupé, deux machines, un gros tas de sciure, (qui finit sa vie dans le potager) et du bois, beaucoup de bois, des grosses bûches empilées en couches croisées pour permettre la circulation de l’air.
Deuxième pièce, encore du bois, des bois plus anciens que Gilbert nous fait sonner en le frappant. Il nous explique les qualités des différentes espèces, les surprises, parfois mauvaises qu’on a après avoir acheté un arbre, et qu’on le découpe. Il nous fait remarquer les stries, les ondulations qui feront la beauté et la qualité de ses instruments.
Troisième pièce, en haut de l’escalier de meunier. L’apothéose ! Une guirlande de violons au plafond, une grande table sur laquelle trône un magnifique violoncelle, des centaines de morceaux de violons (des ratés, d’après Gilbert), des ciseaux à bois, des rabots minuscules, un cutter à deux lames pour incruster les filets, des tas d’outils dont je ne connais pas le nom et…le violon de Lau qui commence à prendre forme. Désolée, Lau, j’espère que tu ne m’en voudras pas, je n’ai pas pu m’empêcher de le caresser !
Nous avons bien sûr voulu essayer le violoncelle. Et là je crois que c’est Benoît qui a craqué ! Il a le truc avec le violoncelle, il a de suite produit un son à faire des frissons partout.
Retour au salon où Françoise-Michelle nous avait préparé un pâtisson corrézien. Miam !
Puis à ma grande surprise, Gilbert nous a demandé de jouer avec ses violons. Et nous voilà lancés dans un trio improvisé sur des mélodies du volume 2. Un peu laborieux, il faut bien le dire, mais si Gilbert ne mâche pas ses mots quand c’est faux, il n’est pas avare de compliments quand c’est bien. Et on est bien décidés tous les trois à se revoir et à rejouer ensemble. Parce que même si c’était un peu raté, on a tous envie de recommencer.
On a continué à parler et on s’est tout à coup aperçu qu’il était fort tard, on n’avait pas vu le temps passer. Et là dernière surprise. Gilbert me propose de me prêter un de ses violons le temps de refaire les réglages du mien !
La question est : Est-ce qu’après avoir joué une semaine sur son violon, je vais pouvoir reprendre le mien ???
Cette semaine a vraiment été d’une richesse exceptionnelle tant du point de vue de la musique que du point de vue des rencontres. Et je me réjouis à l’avance de revoir Gilbert la semaine prochaine et de revoir Benoît et Armelle pour jouer à trois.
Je ne peux que conseiller à tous de faire une halte du côté d’Etampes. (Allez Olivier, c’est pas si loin quand même !)